Des femmes, engagées au sein du FLN-ALN* pour l'Indépendance de l'Algérie témoignent.

En ville, dans les villages ou au maquis, soutien logistique et moral, agent de liaison, infirmière ou poseuse de bombe, leurs formes et lieux d'engagements sont multiples, tout comme leurs identités sociales.
 
Dans ce film, des moudjahidate partagent donc avec nous leurs expériences et mémoires. Photos d'époques et extraits de films** se tressent avec les récits de Fatma Chebbah Abdelli, Zohra Drif Bitat, Louisette Ighilariz, Baya Outata Kollé, Baya Laribi Toumia ainsi que celui de l'historienne et elle-même ancienne combattante Danièle Djamila Amrane Minne.

Alors pourquoi et comment ont-elles commencé à « activer » ? Quelles spécificités et stratégies ont-elles eu en tant que femme dans cette lutte ? Quels regards portent-elles sur cette période et qu'ont-elles à nous transmettre ?

 

* FLN-ALN : Front de Libération national – Armée de Libération Nationale

** La Bombe : court métrage de Rabah Laradji

La Bataille d'Alger : long métrage de Gillo Pontecorvo

 

English version

 

The documentary retraces the participation of women in the struggle for Algerian independence through the accounts of former female combatants in the FLN–ALN (National Liberation Front–National Liberation Army).

They planted bombs, arranged secret liaisons, served as nurses, fought as soldiers in the maquis, and lived in solidarity as the wives of political prisoners. These moudjahidate also share the efforts of local village women who would secure lodging and provisions for male and female resistance fighters.

Much like their social backgrounds, their participation in the struggle took multiple forms. This begs the question, how did they start to become active? What were their roles and strategies in the various theaters of combat? What is their perspective on this time and what do they have to pass on to us?

 

The testimonies of former combatants are interlaced with the remarks of the historian Djamila Amrane Minne, as well as excerpts from “The Battle of Algiers” by Gillo Pontecorvo and the short film “The Bomb” by Rabah Laradji.

 

France/2008/75min

Réalisation : Alexandra Dols

Production et distribution : Hybrid Pulse Association

Chef Monteuse : Ishani Flahaut

Directrice de production : Selma Zghidi

 

TOURNAGES

 

Entretiens réalisés entre déc. 2006 et janv. 2008 à Paris, Alger et Bejaïa

Equipe France - Déc. 2006

Prise de vue et son : Selma Zghidi

Equipe Algérie - Juin 2007 " Unité Mobile et Autonome de Réalisation Cinématographique "

Assistante réalisatrice : Assia El Fali.

Prise de vue : Mejda B.

Prise son : Assia El Fali ET Mejda B.

Régie : Assia El Fali, Mejda B. et Alexandra Dols

Equipe Algérie - Janv. 2008

Prise de vue et son : Alexandra Dols

 

POST PRODUCTION

 

Montage additionnel : Camille Ducellier avec l'aide de Mahalia Frizon, Florent Bourgeais, Pascal  Bergeron

Mixage : Kash Leone (Mixé au studio K-L-One)

Acquisition des droits : Alexandra Dols, Pascal Court et Antoine Sabatier

 

Extraits de films

- La Bombe - de Rabah Laradji, extrait de "Histoires de la Révolution"  Production : ONCIC (Algérie)1970 

Interprètes : Ouyed Dalila / Nebti Areski

avec l'aimable autorisation de Mr Laradji et de Mr Aït Oumeziane (CNCA)

Assistant Télécinéma : Fateh Rabia

Captation : Abdelkader Ait Yahia

Projectionniste: Rachid Lakhdar Hamina

Sous-titrages additionnel : Mina Madani (Mycène Production)

Avec l'aide de Ammar Laskri (Association "Lumières")

- La Bataille d'Alger - de Gillo Pontecorvo

Production :  Igor Film (Italie) Casbah Film (Algérie) -1966 avec l'aimable autorisation de Mr Saadi

 

Musique

- Bismillahi Arrahman Arrahimi - extrait de Ahallil du Gourara

label : Institut du Monde Arabe avec l'aimable autorisation de l'IMA

- Min Djibalina - Mufdi Zakaria

avec l'aimable autorisation de la Radio Télévision  Algérienne

 

Archives iconographiques

Fond privé de Djamila Amrane

Musée El Moudjahid

 

Un remerciement particulier à Fatiha Briki, Yamina Cherrad, Ammar Fali, Jacqueline Guerroudj, Akila Ouared, Mme Sebni, Annie Steiner, René Vautier pour leurs propos précieux

Ainsi qu'à Natalya Vince, Nassera Merah, Karima Ramdani, James House pour leurs recherches

 

Avec le soutien financier du FSDIE de l'université Paris VIII - Saint-Denis, de l'association "EL GHORBA", de la Mairie de Saint-Denis, de la Maison des Femmes de Paris, du "RAJFIRE", d'Air Algérie et de mes parents

 

Sous titrages anglais

Traducteurs/trices : Amir Farhadi, David Boudon, Babou, Heather Bigley
Sous titreuse : Alexandra Dols
Correctrice : Magali Bancelin

Coordinatrice du projet : Alexandra Dols

Avec le soutien financier de Mr Abdelkader Dehendi, Consul d'Algérie de Nanterre, de la Mairie de Colombes (Mr Bouhaloufa, Mme Ruiz), de l'association "La Colombe et le Fenec"(Hélène Nicolas),

et avec l'aide de Chérif Cherfi de l'association "Amal".

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ecrite en avril 2007

Liens 

En janvier 2005, j’ai travaillé, comme secrétaire dans une société de production qui a produit un téléfilm sur le 17 octobre 1961. Par rapport à ce que le film proposait comme images, représentations du FLN, je sentais qu’il manquait des choses…que c’était caricatural. Alors j’ai cherché à  en savoir plus. Dans un premier temps, sur cette répression du 17 octobre, puis plus globalement sur la guerre d’Algérie et la logique anticolonialiste qui la sous-tendait. Rapidement, en tant que féministe, je me suis posée la question de : « où sont les femmes ? »

 

Un des facteurs qui conditionne notre rapport à la guerre de Libération d’Algérie, est la manière dont on nous l’enseigne. Abordée en classe de troisième et de terminale en France, si l’enseignant n’a pas dû faire des coupes dans son programme, faute de temps, le conflit est rarement mis en relation avec une critique du système colonialiste, et les crimes d’Etat (les tortures, la répression du 17 octobre 1961...) souvent mis sous le boisseau. L’ « Histoire officielle », relayée par les manuels scolaires[1] semble vidée de toute sa portée critique vis-à-vis du colonialisme. On pense aussi à la tentative récente du gouvernement, d’inscrire dans la loi, pour mieux le faire dans les esprits, « le rôle positif  de la présence française dans les territoires d’outre-mer »[2].             

Notre appréhension, compréhension de cette guerre, se fonde aussi sur les images des films qui existent déjà. Ce documentaire s’inscrit dans une histoire des représentations de cette guerre, au cinéma et à la télévision. Une histoire qui se complète depuis quelques mois par la production de plusieurs fictions ou reportages sur le sujet. Beaucoup de téléfilms,[3] bénéficiant d’une large audience télévisuelle, se veulent « chorals » ; généralement une voix est plus forte que les autres. Il demeure un rapport de force entre les mémoires, pour Jean-Luc Einaudi, elles demeurent conflictuelles[4] : choisir d’écouter l’une d’entre elles, d’en faire le lieu à partir duquel je filme, est un acte politique. Le "où" place-t-on la caméra, aux côtés de qui, avec qui !?- ne peut pas être un « impensé »...

 

Mon approche est militante dans le sens où je considère qu’il y a une mémoire du combat anticolonial à entretenir, à nourrir. Pour ce faire, j’ai choisi de planter ma caméra aux côtés des partisanes de l’Algérie libre, engagées au sein du FLN- ALN (Front de Libération National – Armée de Libération Nationale) .